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La lingerie au XIIIe et XIVe siècles

Le 12/03/2024

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La rue de lingerie

La rue de la lingerie, au bord du cimetière des Innocents, était le territoire des lingères et de leurs étals. Elle était très importante dans le Paris médiévale. En effet, Saint Louis au XIIIe siècle autorisa les lingères à installer leurs étalages dans cette voie.

Les lingères vendaient aux parisiens les toiles et les friperies. Un peu mieux placées que les fripiers qui revendaient les vieux habits, les lingères étaient toutefois à la base des commerce de linge à Paris. Elles subissaient la concurrence des canevassiers. Organisés en corporation, ces hommes disposaient d’une protection religieuse. Le métier du linge devient même une corporation en tant que telle. 

Au XVIe siècle, les lingères durent quitter les lieux. En effet, le roi Henri II racheta les étals et boutiques pour y faire construire des maisons. Toutefois, elles ne quittèrent pas le quartier, continuant à profiter des Halles situées à proximité.

Cette voie existe toujours de nos jours : la rue Berger. En fait, la partie principale de la rue de la lingerie autrefois est aujourd’hui occupée par la rue Berger. L’ancienne partie, appelée alors la rue des gantiers, prit le nom de la rue de la lingerie. Elle l’affiche toujours aujourd’hui.

Maison de la rue de la Lingerie - photographie par Eugène Atget en 1907

 

origine de la corporation des lingères

un métier ancien mais qui dut attendre longtemps pour contrôler le commerce du linge.

Philippe Auguste leur donna le privilège de faire le commerce des toiles et des friperies. Ces lettres patentes datent de 1189 et furent confirmées par la suite. Les lingères ne fabriquaient les produits qu’elles vendaient. Le linge étaient importés de l’extérieur de la ville. Aussi, elles s’approvisionnaient auprès des marchands forains qui venaient à Paris pendant les trois jours de marchés sous le contrôle du hallier. C’était d’ailleurs le garde qui gardait les invendus entre deux jours de marché. Ces commerçants étaient spécialisés sur la vente des grosses toiles, nappes, treillis, sacs. En revanche, la revente de toiles usées leur était totalement interdite. Pour conserver leurs commerce et pouvoir approvisionner les merciers, chaussetiers, pourpointiers et teinturiers en fil, les lingères maintenaient leur présence aux Halles.

En 1485, les lingères deviennent un métier à part entière . Leurs statuts sont confirmés ensuite au XVIe siècle : 3 ans d’apprentissage, 2 ans de service avant l’autorisation de tenir leur propre boutique, visite des toiles aux Halles par les jurés. Il était interdit aux maris des lingères d’être auneur juré.

Au début du XVIIIe siècle, les lingères durent verser 20 000 livres pour l’union des offices de jurés et auditeurs de comptes. Cela n’empêcha pas la profession de prospérer : Paris comptait 659 maîtresses en 1750. Elles durent alors verser 40 000 livres pour l’union  des inspecteurs des jurés.

Habit de lingères par N de L'Armessin

 

 

 

Lingers et lingéres

S’il faut en croire Savary, ces pauvres lingères étaient des filles d"une conduite suspecte, à qui l'on accorda des lettres de maitrise pour les tirer d'un commerce moins honorable que celui de la lingerie. Ceci prouverait qu'en ce temps le vice n'enrichissait guère. Le roi saint louis perdit sa peine, et les lingères traversèrent les siècles sans s'amender.

La corporation comptait autant de lingers que de lingères. Les hommes usurpaient des fonctions qui devraient être réservée aux femmes. Les principaux objets de leur commerce étaient les nappes, les serviettes, les draps; puis différentes pièces de vêtements féminin, chemise, braies, théristres, rochets, étamines, guimpes, etc. Aucun de ces objets ne se portaient blanc; les femmes prises de passion pour la couleur crème, se plaisaient à safraner tous les vêtements de toile dont elles se servaient. Toutefois, le soin du linge constituait le grand souci d"une bonne ménagère. 

 

Le commerce au Moyen Âge

Le Moyen Âge se divise en deux grandes étapes :

Le Haut Moyen Âge : Elle s’étend du Ve siècle au milieu du XIe. C’est une époque chaotique où le dépeuplement des villes et des cités va croissant. Période éminemment rurale au cours duquel le système de commerce est fondé sur le troc.

Le Bas Moyen Âge : Cette période verra fleurir le commerce et les marchands, ainsi devait naître une forme de capitalisme qui s’affirmera au fil du temps. Les guildes et les hanses sont issues de cette deuxième partie du Moyen Âge. A l’origine, il s’agissait de confréries à caractère religieux, qui fleurirent au cours de l’Empire Carolingien, lesquelles donnèrent naissance aux corporations.

Les grandes foires

Si la plus grande part du commerce international provenait des ports du Nord ou de la Méditerranée, ceux-ci irriguaient ensuite le continent tout entier. Désormais, les commerçants étaient de véritables hommes d’affaires, alors que leurs prédécesseurs se déplaçaient à dos de mulet ou sur des charrettes branlantes, ils achetaient désormais des chargements entiers de navires et des lots de marchandises. Dans les foires, où ces grands marchands se donnaient rendez-vous, se réglaient d’énormes affaires. Les foires étaient l’âme du commerce médiéval. Elles se déroulaient dans toutes l’Europe : Londres, Reims, Troyes, Cologne, Leipzig, Genève… Les foires duraient chacune six ou sept semaines selon un calendrier fixé afin que les foires puissent s’enchaîner chacune par rapport aux autres. Ainsi, le marché était actif toute l’année. Les affaires conclues au cours de ces rencontres encourageaient la production industrielle et artisanale, elles stimulaient les progrès techniques. Afin d’éviter aux grands marchands de transporter une grande quantité d’argent, on inventa la lettre de change : ce moyen permet de payer une dette à distance, en passant par l’intermédiaire de deux banquiers qui correspondent entre eux. La lettre de change introduisit le crédit, mais de façon camouflée car l’Église interdisait les prêts avec intérêts. Au cours de cette période, ce sont les riches familles italiennes qui furent à l’avant-garde dans le domaine bancaire. Le monde changeait, les châteaux féodaux perdaient de leur importance tandis que les villes commerçantes croissaient. La fortune des seigneurs s’amenuisait au profit des riches bourgeois qui tenaient les rênes de l’économie. Ceci contribua à la naissance des États modernes.

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